Élyz
Écrivain public
 


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Au Fil Des Mois

 
 


L'écrivain public écrit, au fil des mois, sous forme de ballades aux couleurs de la vie, au gré des vents. Comme une mélodie qui court "Au fil des mots", il vous invite pour une balade au fil du temps.

Servons-nous des mots pour construire et non pas pour détruire

Année : 2009


Janvier :   ET SURTOUT LA SANTÉ !...

 

Qui n'a pas prononcé ces mots en début d'année ?
Conscient qu'avec cette sacrée santé, nous pouvons affronter vent et marée
Elle est à nos proches sans cesse souhaitée.
Comme s'il suffisait de prendre un parapluie pour être protégé.
La souffrance existe, non seulement au-delà de nos frontières
Mais ici et là, cachée, derrière nous.
Elle est quelquefois imperceptible, physique ou morale.
Soyons à l'écoute et plus que jamais attentifs.
Rendons hommage à ceux qui se battent, dans la maladie, la douleur, la solitude ou la misère. Partageons des moments qui peuvent leur donner goût à la vie et force dans leur combat.
L'énergie, la volonté, leur résistance doivent être pour nous un exemple.
Gardons l'espoir, et puis rêver est-ce trop demander ?
À cette réalité, à cette nouvelle année, qu'on nous présente comme une fatalité.
Une crise mondiale, où le pessimisme y est de mise, alors
Vade retro satana, ondes négatives, oiseaux de mauvais augure,
Optimisme en vu, levons le mat, retroussons nos manches, car rien n'arrive jamais tout seul …
Et à tous, une très belle et heureuse année 2009.

 


Le petit mot d'Élyz

Année qui commence, on réfléchit, on pense
Année qui se termine on vieillit, on danse.

 



Février :   SOUS LE SIGNE DE CUPIDON

 

Il est charmeur, sexy et envoûtant
Ravageur, tout en étant apaisant.
Pour lui on cède souvent aux caprices des enfants
Pour le meilleur et pour le pire il est toujours présent
 
Il nous conduit aux plus grandes folies
En son nom, de valeureux guerriers ont failli
Pour Hélène de Troie, Cléopâtre, Juliette ou Marie
Les coeurs de plusieurs Roméo ont blêmi

En couple, il est la source de concessions
Il nous entraîne dans son tourbillon.
À l'origine des plus belles déclarations
À en mourir de chagrin et perdre la raison

Il est aussi celui qui nous fait vivre et survivre.
Que ce soit pour Rachida, Carla ou Nicolas
À la fois trahison ou fidélité, il est toujours là.
Triste et gris, rose ou prose, au quotidien, il nous enivre.

Gouvernail de notre vie, il est et sera toujours

                          L'AMOUR

 


À savoir : le mot Amour est masculin au singulier et féminin au pluriel
Un amour sot, des amours interdites.

 


Le petit mot d'Éliz :
Amour toujours, on se nourrit d'un rien.
Amour jamais, radin on devient

 



Mars :   DES PRIMEVÈRES AU MUGUET, MA SAISON PRÉFÉRÉE

 

Le printemps pointe son bout du nez, ma douce saison préférée,
Avec toi la nature renaît, les sens sont émoustillés,
Les forsythias si délicats dévoilent leurs robes blondes,
Les cognassiers du Japon leur feront bientôt de l'ombre.

La terre brune et chaude donne rendez-vous au paysan.
Tandis que l'hirondelle, précurseur se dessine au firmament.
Le ciel voilé d'un bleu camaïeu changera,
Attendant son arc en ciel, quand la giboulée passera.

Tous les matins, mon jardin me livre ses secrets
Qu'en hiver, bien enfouis, il avait isolés.
La pleine lune cette nuit éclaire la vallée rougeâtre
Je contemple l'azur étoilé et je veux croire aux astres

Qu'annonceras-tu cette année ? L'espoir d'un bel été ?
L'espoir tout simplement, celui qui nous fait rêver.
Toi, printemps, qui règne en maître de saison
De la nature ou de l'humain, lequel aura raison ?

 

 



Avril :   LA DENT

 

Il est là, ses petites joues en forme de pomme, si fragile, si dépendant.
Tout est installé dans la maison, même la tapisserie qu'on a choisie avec attention.
Son sourire, son minois, sont un ravissement à en profiter sans modération !
Cette nuit, je n'ai pas dormi, non pas de sa faute, mais celle de cette dent.

Plus de couches, il marche, il parle, nous, guettant toutes les premières fois,
Les tours de manège, les anniversaires, il remplit notre vie de joie.
Cette nuit, je n'ai pas dormi, non pas de sa faute, mais celle de cette dent,
Celle que j'ai contre ce vélo, bien trop beau, mais c'était trop tôt et imprudent

Aujourd'hui, il sera gâté, son plat préféré, jambon, purée, quelle info !
Il est déjà pressé, il ne mâche pas, il avale, il a failli s'étouffer.
Une dent vient de tomber, dans une mie de pain, elle était coincée.
Puis le temps passe, copain, sport, musique enfin quoi, tout ce qu'il faut

Jeunesse, adolescence, je me retourne et voilà maintenant qu'il arrive en moto.
Prêt à refaire le monde, fort et indépendant. C'est un Apollon à présent
Enfin presque, quelques points de suture, un rien, un incident, juste en moins, une dent.
Piercings et tatouages ne feront pas loi, pour une fois, j'aurais le dernier mot.

Rigolade, friction, je suis toujours au premier rang, spectateur de ses exploits
Il ouvre les yeux, aujourd'hui une dent, contre quoi ?  Il sait qu'il n'a pas que des droits.
Sagesse, prise de conscience, il faut se rendre à l'évidence, il résonne comme moi
Cette nuit, c'est lui qui n'a pas dormi, responsable d'une famille dont il a le poids.

Le temps défile, le regard sur l'horloge qui me rappelle qu'aux douze coups de midi.
La maison de retraite sonne, je suis fragile, dépendante, comme une enfant, cajolée.
L'hiver est là, aujourd'hui, je suis gâtée, au menu, jambon, purée, bien sûr moulinés.
On change mes couches, on me borde, et pourtant cette nuit, je n'ai pas dormi.

Non pas de leurs fautes, mais celle de cette dent. Celle que j'ai contre le temps.

 

 

Le petit mot d'Élyz

Le temps, c'est comme le pain, il faut toujours en garder pour le lendemain

 

 



Mai :   TU IRAS OÙ IL TE PLAÎT (extrait du récit de vie) À L'OMBRE DES OLIVIERS

 

CHAPITRE XV

[…] J'ouvre les yeux enfin, je sors de cet état semi-comateux dans lequel je suis plongée depuis 9 mois.
Impossible d'expliquer ce phénomène, je dormais dans ce nuage, ce cocon de douleurs qui m'emprisonnait. Je ne pouvais plus avancer. Orpheline, plus rien n'existait.
Ce mal indescriptible me comprimait les poumons.
La journée, feignant que tout allait bien, j'attendais patiemment la nuit qui n'arrivait pas. Les larmes, comme sur commande coulaient avec lenteur, sur mon oreiller seul consolateur. Je ne supportais plus que le silence, témoin de mon chagrin.
Le lendemain, j'étais à nouveau paralysée, effectivement sous l'emprise du passé.
Cette souffrance à double tranchant était insoutenable, la liberté, une délivrance d'un côté et le néant, l'absence de l'autre. Ne plus savoir à qui se fier, aux souvenirs ou à l'avenir ? Nous sommes au mois de mai et je me dis combien tu l'aimais ce mois de mai, alors je ferais comme il me plaît, comme il te plaît, avancer toujours. Non pas oublier le passé, mais pour un temps, ne plus y penser. […]

 

 

 



Juin :   SOUVENIRS DE VACANCES : LE POITOU (extrait du récit de vie) À L'OMBRE DES OLIVIERS

 

CHAPITRE V

[…] 4 heures du matin, je sens son souffle sur mon épaule, elle murmure :
"Réveille-toi, c'est l'heure", puis elle repart s'affairer. Comme d'habitude, maman ne veut rien oublier. Un bol de café au lait m'attend dans la cuisine. Dehors règne le silence de la nuit. J'aperçois la silhouette de papa qui charge la voiture. Quant à ma sœur, la lumière qui se reflète dans le couloir me laisse penser qu'elle occupe la salle de bain. Mon frère, lui, songe déjà aux blagues qu'il pourra me faire durant ce long mois, je devrais le supporter.
1969, pas de vacances d'hiver, de week-end, ou de congés entre coupés, mais quatre semaines l'été. Pour papa, août, pour ne rien changer. Pas de budget, mais gros sacrifice toute l'année, pour ne pas se priver de ce mois, où nous pourrons tous nous évader, chacun à notre façon, dans la ferme de tonton.
Me voilà installer dans la 4L bleu clair, sur la banquette arrière, comme d'habitude, coincée entre mon frère et ma sœur, le panier du pique-nique à mes pieds, ne pouvant plus bouger. Dix heures de route devant nous, mon esprit erre déjà dans les souvenirs. De temps en temps, laissant aller ma tête de droite ou de gauche, feignant m'endormir, je repense à ce bain de boue inoubliable dans lequel mon cousin fut plongé malgré lui l'an dernier.
Nous voilà, gambadant à travers les champs, dans ces paysages magnifiques des campagnes du Poitou. Mon cousin et mon frère, bien décidés à pêcher, s'étaient armés de tout l'attirail nécessaire. Puis ils couraient de plus en plus vite afin de me semer. Aussitôt, je comprenais pourquoi. Arrêtée au bord de l'étang, je surprends mon cousin sortant de sa veste une carabine (j'ai su plus tard qu'elle était à plomb), destinée à pêcher le poisson.
Puis je l'entends : « regarde là, un gros », suivi de deux détonations :"je l'ai eu, passe moi l'épuisette". Mon frère, d'une main tenant mon cousin en équilibre au bord de la berge, lui crie « attention, ton pied va glisser » subitement, une voix lointaine : « Pierre, Pierre-Jean, tout le monde vous cherche ! » Mon frère, qui en deux temps trois mouvements, avait compris qu'il allait se faire prendre, lâcha prise. Et Pierre-Jean plongea du même coup dans cette eau boueuse, verdâtre, où jamais je n'aurais pensé qu'un poisson puisse exister ! […]

 

 

 



Septembre :   FORMULE CONSACRÉE

 

Au revoir « farniente », bermudas, tongs et paréos
Bonjour costumes, cravates, demain tous au bureau.

Crise, insécurité, criminalité seront d'actualité
Écoles, collèges, universités ne seront pas épargnés.

Terminées les grasses « mates », les rendez-vous apéro
De retour la formule consacrée, métro, boulot, dodo.

Réveils ajustés, il faut se résigner et être au taquet
Entre rêves et réalité, les dés sont jetés.

Action, conception, exécution, plaisir ou obligation
C'est au turbin que finit la récréation



Octobre :   MA VERTE VALLÉE

Au creux de ma verte vallée brille un étang
Les châtaigniers se mirent en lui depuis longtemps
Ses eaux sont profondes , attirantes
Tant elles sont claires et scintillantes.

Le vallon est verdoyant
Riche, ensoleillé, charmant
Dans ses enclos paissent tranquilles
De grosses vaches bien gentilles.

Sur le plateau aux courants d'air
Vit mon hameau, qui m'est très cher.
Dans ses maisons, des gens se chauffent
Autour des poêles qui les chauffent...

Des petits bois bien mystérieux
Touffus, épais, attirent les yeux.
C'est chez eux que je m'évade
Fuyant bruits et cavalcades.

Et tout ceci, étang, prés, hameau
Font partie de ce monde si beau
Qu'est ma verte et douce campagne
Seule amie, compagnie, compagne.



Novembre :   YANN ET LES LUTINS (extrait d'un conte pour enfants)


[…] Yann enfile très vite son pyjama, ce soir, bizarrement, il ne se fera pas prier. Avec soin, il a plié un petit bout de papier, puis déposé à côté de son oreiller, avant de se coucher.
Sur cette page, écrit très lisiblement, cinq tâches à effectuer :
- Terminer mes verbes au passé composé
- Calcul, combien reste-t-il de kilos de farine au boulanger
- Exercice de français, terminaison des verbes à corriger
- Histoire, le moyen âge à résumer
- Géographie, cinq capitales européennes à trouver
Sur son bureau tout le nécessaire était déposé, du crayon, jusqu'au cahier.
Il y penserait très fort, puis les lutins dans la nuit accompliraient ces tâches.
Mais quelle fût sa surprise au petit matin, de voir une réponse au dos du billet en papier.
Ton travail sera fait, si à ton tour, tu promets de :
- Vider les poubelles
- Aider ta maman à la vaisselle
- Faire ton lit tous les matins
- À l'école, ne plus faire le malin
Yann, se dit : » facile, ça marche !", dans la semaine tout fût fait, par les deux partis engagés.
Puis les jours passaient, Yann devint gourmand, il réclama une faveur aux lutins. Un matin, il voudrait se réveiller, et parler toutes les langues du monde.
Les lutins répondirent que si son vœu était exaucé, savoir communiquer avec le monde, lui servirait à faire le bien autour de lui. À son tour, il devra s'engager et signer le pacte, qui, s'il n'était pas respecté […]