L'écrivain public écrit, au fil des mois, sous forme de ballades aux couleurs de la vie, au gré des vents.
Comme une mélodie qui court "Au fil des mots", il vous invite pour une balade au fil du temps.
Servons-nous des mots pour construire et non pas pour détruire
Année : 2011
Janvier : ESPÉRANCE
Ce matin, je me suis levée, le monde n’est plus rebelle. Ce matin, j’ai habillé mes yeux d’un regard d’enfant Pour croire florissant ce nouvel an. À tous, une heureuse année 2011. Poétiquement vôtre ELYZ
Février : ATOUT C¼UR
Quand je te vois, mon cœur part au galop Quand je suis près de toi, à mon cœur tu tiens chaud Comme un enfant, j’ai gravé un cœur Un cœur qui sans toi se meurt Inoxydable comme de l’acier Plus tendre que du bois, Moins fragile que du papier Mon cœur cent fois, mille fois De battre pour toi, ne s’arrêtera pas.
Mars : EN CHEMIN
Je voudrais un chemin, Juste un chemin creux Chemin pierreux Bordé de cades et de myrtes Que le grillon enchante de ses élytres Je voudrais juste un chemin Juste un chemin creux Et son pas près du mien Et ses mots à mon oreille Que le chant des cigales ensoleille Je voudrais juste un chemin Juste un chemin creux Et sa main douce et tendre Dans ma main rude et rêche Jusqu’au soir quand chante la chevêche Je voudrais juste un chemin Juste un chemin creux Et soleil ou pluie Il sera beau ce temps Qui nous verra insouciants Je voudrais juste un chemin Juste un chemin creux Près des ruines ou ailleurs Qui fera comme chaque fois Filer le temps entre nos doigts
Mai : ELLE : (Extrait du récit de vie) À L'OMBRE DES OLIVIERS
CHAPITRE V […] Alors qu’elle alignait délicatement les petits macarons sur la plaque du four, tous à intervalles réguliers, l’un pas plus gros que l’autre, moi, sur un coin de table, je dégustais ceux déjà cuits et encore chauds. Le parfum de cannelle avait pris le dessus et l’atmosphère emplie de cet arome naturel rendait mon plaisir encore plus intense et ces gâteaux encore plus ambrosiens. L’heure sacrée, heure du goûter qui pouvait aller de ces petits fours aux simples tartines beurrées, garnies de quelques morceaux de sucre saupoudrés de cacao me laissent encore un souvenir immuable. Toujours rêveuse donc, comme je l’étais souvent le jeudi après-midi les jours de temps gris, je pensais à cet amour qui transpirait à travers cette envie de nous faire ce petit plaisir, plaisir du goûter, goûter maison, pour reprendre des forces aussi physiques que morales disait-elle. Ce jour-là, comme je n’avais pas mis la main à la pâte, faute d’être rentrée de mon cours de catéchisme trop tard, je me demandais ce que je pouvais faire pour lui rendre cet amour, j’allais donc chercher un bout de papier et me mis à aligner quelques mots, des mots d’amour, des mots d’enfants, des mots pour une MAMAN. Sur ce petit bout de papier, j’avais écrit mon premier poème, il fut pour ELLE. […]
Juin : INTERROGATIONS
Que puis-je écrire moi qui ne sais pas ? Que puis-je te dire qui ne te blesse pas ? Que puis-je avouer sans que tu ne t'enfuies à grands pas ? Où puis-je aller pour te rejoindre ? Où puis-je m’endormir pour encore t’étreindre ? Où puis-je m'éveiller pour voir près de toi le jour poindre ? Qui pourra un jour donner réponses à mes questions ? Viendra-t-il le jour où je n'aurai plus peur de mes interrogations ? Aimer est souffrance dois-je à jamais accepter cette malédiction ? Prendras-tu un jour ma main dans la tienne ? Règleras-tu un jour ton pas sur le mien pour quelques heures aériennes ? Poseras-tu une minute ta tête au creux de mon épaule pour que par le coeur on se tienne ?
Juillet : VOYAGE VERS UN AUTRE MONDE
Ce périple fut un nectar, un antidouleur J’ai vu la grêle se transformer en fleurs Les oiseaux chanter le bonheur Toi, consolateur, apaiser mes pleures Les mots peuvent déchirer comme ils peuvent réconcilier. Les mots cachent les blessures, ils rassurent Les mots nous protègent, ils sont notre armure Les mots nous ensorcellent pour nous apprivoiser Dans ma vie ce tsunami dévastateur Tu l’as neutralisé comme un merlin enchanteur. Tandis que toi, charmeur, tu me contais un monde meilleur La bonne humeur mieux qu’un antidépresseur se faisait vainqueur Mais le soleil de minuit s’est évanoui et les rêves se sont enfuis Le temps n’est plus à la poésie, il cède sa place à la mélancolie Accordons-nous un peu de répit et laissons là le manuscrit Les aurores boréales me reverront, c’est tout réfléchi
Août : ÉPHÉMÈRE OU IMMORTEL
Dans le sable ils ont tracé leurs prénoms Mais la marée a tout emporté. Sur la plume ils ont dessiné leurs prénoms Mais le vent s’en est emparé Sur le chêne ils ont gravé leurs prénoms Mais l'écorce, la biche a rongée Sur le rocher ils ont sculpté leurs prénoms Mais l'avalanche a tout balayé Dans leurs coeurs ils ont inscrit leurs prénoms Et là malgré le temps, ils ont demeuré
Septembre : MES DOIGTS
Parle-leur de ton corps Ils te diront leur envie de faire escale à chacun de tes pores Parle-leur des boutons de ton corsage Ils te diront leur bonheur à franchir tous les barrages Parle-leur de la douceur de ta peau Ils te diront leur ravissement à glisser sous tes oripeaux Parle-leur du noir de tes yeux Ils te diront leur empressement à te peindre un monde merveilleux Parle-leur de tes bras Ils te diront leur ivresse à se sentir prisonniers entre tes draps Parle-leur de ton dos Ils te diront leur euphorie à aller et venir de bas en haut sans repos
Novembre : LETTRE A SON ORDINATEUR
Mon café est un peu amer, il manque le sucre de ta présence Voilà, ainsi va la vie: des hauts, des bas et puis des petits riens qui vous mettent à plat. Je te range dans le tiroir des bons souvenirs. Et puis comme dans ces moments où l’on fait n’importe quoi, où l’on dit n’importe quoi, j’écris une lettre à ton ordinateur, je n’ai plus quarante ans, mais quinze, et puis tant pis, il n’y a pas d’âge, J’aligne des mots insensés : « Ordinateur, comment se fait-il que tu ne lui aies pas montré les deux messages envoyés mercredi et jeudi... Tu dors, tu fais la grève, tu es parti en vacances, tu boudes, tu es en colère???? Allez, aide-moi!!! Réveille-toi tout doucement. Envoie une touche pour lui caresser tendrement la joue. -La gauche ou la droite? -Peu importe. Seul compte, la Tendresse. Envoie une autre touche tout près de son oreille. -La gauche ou la droite? -Peu importe! Tu m'agaces!!! Seul compte la Délicatesse! -Et alors? -Et alors, elle lui murmurera d'aller voir sa boîte-mail. De lire les deux messages. -Et puis? -Et puis tu enverras la touche D, comme Douceur, qui réveillera peut-être son coeur. Alors, bien réveillé peut-être qu'il cliquera sur "Messagerie". Alors, il lira et peut-être qu'il l’ignorera, ou peut être qu’il aimera. Alors peut-être qu'il tapera sur tes touches pour lui dire. Merci, Ordinateur, de faire ça pour moi avec toi il comprendra. P.-S. : Embrasse-le pour moi, mais avec : tendresse, délicatesse, finesse et amour
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