Élyz
Écrivain public
 


Années
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2008

Au Fil Des Mois

 
 


L'écrivain public écrit, au fil des mois, sous forme de ballades aux couleurs de la vie, au gré des vents. Comme une mélodie qui court "Au fil des mots", il vous invite pour une balade au fil du temps.

Servons-nous des mots pour construire et non pas pour détruire

Année : 2012


Janvier :   LA TASSE DE THE EN 2012

 

Tendresse, on a tendance à l'oublier
Audace, il en faut pour la réussite
Sérénité, la colère n'est pas une solution
Santé, que serions-nous sans elle
Espoir, après la pluie vient le beau temps
        À tous/toutes une très belle Année 2012 

                               ELYZ
                                              

 



Février :   LES AMOUREUX DE L'AN 12


Tout au long du chemin
Mes yeux se sont attardés
Sur sa peau, dévoilée par les plis de son corsage
Tout au long du chemin,
Mes mains ont regretté
De ne pouvoir s’égarer sur son corps sage.

Tout au long du chemin,
Mes yeux pirates
Ont défait chaque bouton de son deux pièces
Tout au long du chemin
Mes mains scélérates
Ont gardé secrète leur envie de vaincre sa sagesse

Tout au long du chemin
Mes yeux vagabonds
Ont joué à saute boutons avec les nacres de ses fringues
Tout au long du chemin
Mes doigts pudibonds
Ont diablement retenu leurs désirs un peu dingues

 



Mars :   NI DIEU NI MAITRE
Que le ciel soit rose, que le ciel soit gris
Nous serons toujours unis
Pourquoi ce besoin de chercher un ailleurs
À 10 000 kilomètres, le monde est-il meilleur ?
Notre jardin secret, notre complicité
Nos intarissables bavardages dans un coin
Me semble aujourd’hui si lointain.
Du temps qui jadis nous rapprochait,
Toujours en quête de nouveaux horizons
Tu t’évadais en écoutant maman avec attention.
Alors qu’elle nous contait La Fontaine
Tu rêvais déjà de terre lointaine.
Tes désirs sont devenus réalité
Je comprends aujourd’hui les raisons
Qui ont fait de toi une expatriée.
J’ai mon Apollon, toi ton ambition
Moi casée, toi en soif de liberté
Tu resteras mon globe- trotteur invétéré
Que le ciel soit rose, que le ciel soit gris
Je reste ta confidente, ta sœur, ton amie


Avril :   L’ABSENCE

Une douce musique de piano solo
Et moi seul à mon bureau

Des notes qui s'égrènent
Et ton absence qui me peine

Un doux souvenir qui plane
Tes mots qui résonnent

Tu étais là dans ce fauteuil
Belle comme une feuille

Longue feuille brune de tabac
Que je roulais dans mes bras

Tendre feuille d'eucalyptus
S'envolant comme fétu

Emportée parce que c'est l'heure
Vers un monde de douceurs

Je hais ces instants
Qui t'enlèvent de mon présent

Je reste seul entre les murs
À rêver et croire à un futur

À un proche bonheur
Qui pendant quelques heures

Nous verra seuls au monde
Oubliant de la réalité sa ronde



Mai :   IVRESSE MYSTIQUE

Je suis prise dans une tornade
Un tourbillon de folie qui enflamme ma vie
Non ce n’est pas une dérobade
Mais je me sens poursuivie
Alors commence une incroyable cavalcade
Pour un futur incertain, j’espère plus serein

Une incompréhension générale
Me laisse de glace, je suis dans une spirale
Je ne suis pas Verlaine, ni Rimbaud
Encore moins Ronsard ou Victor Hugo

Mais j’aime le verbe et les mots
N’en faire qu’à sa tête, manier la plume
Faire en sorte d’enlever l’écume
Retrouver l’innocence des marmots

C’est pour moi une question de survie
Donner le goût, s’envoler vers la poésie
Retrouver l’âme du langage
Se libérer, ne plus mettre les mots en cage

Comme une caresse, noircir des pages
L’encre devient ivresse et se soumet
Les textes me nourrissent, je deviens gourmet
Le buvard se met à table, je ne suis plus sage

Les lettres deviennent bain de jouvence
Sous le charme, j’apprivoise les phrases
Le mot n’est pas trop fort c’est l’extase
Je suis transportée et fais ma révérence
Retourne à mes pensées
Et pour vous, change de sujet.


                  « Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel. »
                   Paul Eluard

                   Le petit mot d’Elyz :
                   "Quelquefois juste besoin d’un poème, ainsi va la vie. »



Juin :   IL Y A, IL Y AURA, TOUJOURS, JAMAIS

Dans le book de mes souvenirs
Il y aura à la page d'un été
Ton nom gravé en lettres bleutées

Il y aura le profond désir
Revenu d'un lointain passé
Et pourtant jamais effacé

Il y aura des rêves d'avenir
Tramés depuis des années
Comme des havres de beauté

Il y aura des monts à gravir
Pour atteindre la suavité
Du bonheur partagé

Il y aura pour le fleurir
Mille fleurs de thé
À sentir à tes côtés

Il y aura pour l'enrichir
Des mots en or gravés
Qui chanteront ta vénusté

Il y aura pour te séduire
Des foules de mots inventés
Pour toi la tendresse réinventer

 



Juillet :   SE RETROUVER

Vieille bâtisse de pierre et de bois
Fenêtres et volets bleus battant au vent
Tuiles moussues couvrant le toit
Seuil usé par le pas des vivants

Bâtisse mémoire du temps passé
Abri de cent amours ou drames
Refuge douillet et matelassé
Nid de tendresse pour nos âmes

Au fond de quel bourg réussir à t'atteindre?
Au bout de quel chemin pierreux te trouver?
Combien de ponts traverser pour te rejoindre?
Combien de quais fouler avant de te savourer?

Pourtant, je sais que tu existes
Quelque part ailleurs que dans mes pensées
Je sais qu'aux ronces du temps tu résistes
Pour nous dissimuler un jour, un mois des années.



Septembre :   EXISTENCE ET DESCENDANCE : (Extrait du récit de vie) À L’OMBRE DES OLIVIERS

CHAPITRE X

[…] Areu, areu,
Guili-guili
Guizou-guizou et nous voilà retombé dans l’enfance.
La nature impose sa loi et nous rappelle gentiment que si les petits-enfants sont là, c’est aussi qu’elle fait son œuvre et que poussés par l’âge, nous ne serons plus bientôt gâteaux, mais gâteux.
Les beaux évènements nous font oublier les mauvais souvenirs, alors pour l’heure, savourons ces « premières fois »…
Inutile de remonter dans mes notes d’antan, chaque seconde est encore ancrée en moi. Trente ans déjà et pourtant, ce moment unique que j’ai vécu et que des milliers de femmes vivent aussi est sans doute la plus belle chose au monde qui puisse arriver. Tout se discute bien sûr en fonction des conditions, conjonctures, pays, etc. Vous m’avez comprise, je parlais là du miracle de la naissance […]



Octobre :   SEUL

Seul devant son bureau il écoute ce piano qui égrène ses notes mélancoliques
Il lui murmure des mots simples et doux
Les mêmes mots que près d'elle il voudrait réciter pour voir luire ses yeux

Seul dans son jardin il entend les oiseaux qui trillent leurs chants bucoliques
Ils lui susurrent des airs tabous
Les mêmes chants qu'à son côté il voudrait fredonner en frôlant ses cheveux

Seul au bord du chemin il regarde les papillons qui jouent à des jeux érotiques
Ils lui inspirent mille gestes légers et fous
Les mêmes gestes que sur sa peau il voudrait reproduire pour attiser le feu

Seul au milieu de son absence il invente comme un fou des sons poétiques
Qui l'aident comme sirops de roudoudou
À croire en sa présence pour suppléer ce manque d'elle atroce et monstrueux

Seul dans son fauteuil il regarde le mur sans en voir les fleurs faméliques
Elles se brouillent devant ses yeux de voyou
Les mêmes yeux qui la déshabillent par ses regards pervers et odieux

Seul dans sa chambre il écoute le silence lourd comme tonnes de barriques
Il se désespère de la brisure qui viendrait d'un coup
D'un coup de téléphone qui seul pourrait apaiser ses rêves insensés et langoureux


« On ne trouve pas la solitude, on la fait »
Marguerite Duras

 



Novembre :   LA SOURCE

Tu es la source
Ondoyante et douce
Où viennent se noyer
Mes pauvres doigts ivres de caresses
 
Tu es la source
D'infinies ressources
Où viennent se fourvoyer
Les chemins de mes mains pécheresses
 
Tu es la source
Intarissable aigre-douce
Où viennent se révéler
Les mots d'or que souvent je t'adresse
 
Tu es la source
Naissante entre les mousses
Où viennent se désaltérer
Mes lèvres assoiffées de tendresse
 
Tu es la source
Merveille qui éclabousse
Où viennent s'étancher
Mes envies de moments délicatesse.
 
Tu es la source
Faisant carousse
Où viennent en choeur danser
Mes sens coupables de faiblesse.



Décembre :   VIVRE

 

 

Au bord de la rivière, je me suis promenée
Au bord de la rivière les couleurs j'ai admirées
La beauté du paysage égalait celle d’une œuvre d’art,
Me laissant pensive et le goût de revenir à la case départ
Je me délectais en contemplant ce spectacle, le silence m’inspirait
De mon sac à dos je tirais le nécessaire, un plaid et m’installais
Allongée, le nez sur un papier de fortune, je prenais la plume et griffonnais

Vivre pour ces instants mêmes imparfaits
Vivre pour ces moments pourtant trop courts
Vivre pour ces minutes douces comme du lait
Vivre pour ces heures simples comme bonjour
Vivre pour ces secondes qui fuient comme ruisselets
Vivre pour ces occasions qui enjolivent les jours
Vivre pour ces temps que l'on voudrait douillets
Vivre pour ces allers qu'on espérerait sans retour
 
Vivre pour ces mots doux comme des caresses
Vivre pour ces gestes tendres comme violettes
Vivre pour ces doigts qui défont ton deux pièces
Vivre pour ces mains qui sur ta peau volettent
Vivre pour ces yeux qui sur ton corps paressent
Vivre pour ces lèvres qui dans ton cou béquettent
Vivre…
Vivre pour partager ton avenir et rester dans tes souvenirs

 

 


"Les déceptions ne tuent pas et les espérances font vivre"
Georges Sand