L'écrivain public écrit, au fil des mois, sous forme de ballades aux couleurs de la vie, au gré des vents.
Comme une mélodie qui court "Au fil des mots", il vous invite pour une balade au fil du temps.
Servons-nous des mots pour construire et non pas pour détruire
Année : 2012
Janvier : LA TASSE DE THE EN 2012
Tendresse, on a tendance à l'oublier Audace, il en faut pour la réussite Sérénité, la colère n'est pas une solution Santé, que serions-nous sans elle Espoir, après la pluie vient le beau temps À tous/toutes une très belle Année 2012 ELYZ
Février : LES AMOUREUX DE L'AN 12
Tout au long du chemin Mes yeux se sont attardés Sur sa peau, dévoilée par les plis de son corsage Tout au long du chemin, Mes mains ont regretté De ne pouvoir s’égarer sur son corps sage.
Tout au long du chemin, Mes yeux pirates Ont défait chaque bouton de son deux pièces Tout au long du chemin Mes mains scélérates Ont gardé secrète leur envie de vaincre sa sagesse Tout au long du chemin Mes yeux vagabonds Ont joué à saute boutons avec les nacres de ses fringues Tout au long du chemin Mes doigts pudibonds Ont diablement retenu leurs désirs un peu dingues
Mars : NI DIEU NI MAITRE
Que le ciel soit rose, que le ciel soit gris Nous serons toujours unis Pourquoi ce besoin de chercher un ailleurs À 10 000 kilomètres, le monde est-il meilleur ? Notre jardin secret, notre complicité Nos intarissables bavardages dans un coin Me semble aujourd’hui si lointain. Du temps qui jadis nous rapprochait, Toujours en quête de nouveaux horizons Tu t’évadais en écoutant maman avec attention. Alors qu’elle nous contait La Fontaine Tu rêvais déjà de terre lointaine. Tes désirs sont devenus réalité Je comprends aujourd’hui les raisons Qui ont fait de toi une expatriée. J’ai mon Apollon, toi ton ambition Moi casée, toi en soif de liberté Tu resteras mon globe- trotteur invétéré Que le ciel soit rose, que le ciel soit gris Je reste ta confidente, ta sœur, ton amie
Avril : L’ABSENCE
Une douce musique de piano solo Et moi seul à mon bureau Des notes qui s'égrènent Et ton absence qui me peine Un doux souvenir qui plane Tes mots qui résonnent Tu étais là dans ce fauteuil Belle comme une feuille Longue feuille brune de tabac Que je roulais dans mes bras Tendre feuille d'eucalyptus S'envolant comme fétu Emportée parce que c'est l'heure Vers un monde de douceurs Je hais ces instants Qui t'enlèvent de mon présent Je reste seul entre les murs À rêver et croire à un futur À un proche bonheur Qui pendant quelques heures Nous verra seuls au monde Oubliant de la réalité sa ronde
Mai : IVRESSE MYSTIQUE
Je suis prise dans une tornade Un tourbillon de folie qui enflamme ma vie Non ce n’est pas une dérobade Mais je me sens poursuivie Alors commence une incroyable cavalcade Pour un futur incertain, j’espère plus serein Une incompréhension générale Me laisse de glace, je suis dans une spirale Je ne suis pas Verlaine, ni Rimbaud Encore moins Ronsard ou Victor Hugo Mais j’aime le verbe et les mots N’en faire qu’à sa tête, manier la plume Faire en sorte d’enlever l’écume Retrouver l’innocence des marmots C’est pour moi une question de survie Donner le goût, s’envoler vers la poésie Retrouver l’âme du langage Se libérer, ne plus mettre les mots en cage Comme une caresse, noircir des pages L’encre devient ivresse et se soumet Les textes me nourrissent, je deviens gourmet Le buvard se met à table, je ne suis plus sage Les lettres deviennent bain de jouvence Sous le charme, j’apprivoise les phrases Le mot n’est pas trop fort c’est l’extase Je suis transportée et fais ma révérence Retourne à mes pensées Et pour vous, change de sujet. « Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel. » Paul Eluard
Le petit mot d’Elyz : "Quelquefois juste besoin d’un poème, ainsi va la vie. »
Juin : IL Y A, IL Y AURA, TOUJOURS, JAMAIS
Dans le book de mes souvenirs Il y aura à la page d'un été Ton nom gravé en lettres bleutées Il y aura le profond désir Revenu d'un lointain passé Et pourtant jamais effacé Il y aura des rêves d'avenir Tramés depuis des années Comme des havres de beauté Il y aura des monts à gravir Pour atteindre la suavité Du bonheur partagé Il y aura pour le fleurir Mille fleurs de thé À sentir à tes côtés Il y aura pour l'enrichir Des mots en or gravés Qui chanteront ta vénusté Il y aura pour te séduire Des foules de mots inventés Pour toi la tendresse réinventer
Juillet : SE RETROUVER
Vieille bâtisse de pierre et de bois Fenêtres et volets bleus battant au vent Tuiles moussues couvrant le toit Seuil usé par le pas des vivants Bâtisse mémoire du temps passé Abri de cent amours ou drames Refuge douillet et matelassé Nid de tendresse pour nos âmes Au fond de quel bourg réussir à t'atteindre? Au bout de quel chemin pierreux te trouver? Combien de ponts traverser pour te rejoindre? Combien de quais fouler avant de te savourer? Pourtant, je sais que tu existes Quelque part ailleurs que dans mes pensées Je sais qu'aux ronces du temps tu résistes Pour nous dissimuler un jour, un mois des années.
Septembre : EXISTENCE ET DESCENDANCE : (Extrait du récit de vie) À L’OMBRE DES OLIVIERS
CHAPITRE X […] Areu, areu, Guili-guili Guizou-guizou et nous voilà retombé dans l’enfance. La nature impose sa loi et nous rappelle gentiment que si les petits-enfants sont là, c’est aussi qu’elle fait son œuvre et que poussés par l’âge, nous ne serons plus bientôt gâteaux, mais gâteux. Les beaux évènements nous font oublier les mauvais souvenirs, alors pour l’heure, savourons ces « premières fois »… Inutile de remonter dans mes notes d’antan, chaque seconde est encore ancrée en moi. Trente ans déjà et pourtant, ce moment unique que j’ai vécu et que des milliers de femmes vivent aussi est sans doute la plus belle chose au monde qui puisse arriver. Tout se discute bien sûr en fonction des conditions, conjonctures, pays, etc. Vous m’avez comprise, je parlais là du miracle de la naissance […]
Octobre : SEUL
Seul devant son bureau il écoute ce piano qui égrène ses notes mélancoliques Il lui murmure des mots simples et doux Les mêmes mots que près d'elle il voudrait réciter pour voir luire ses yeux Seul dans son jardin il entend les oiseaux qui trillent leurs chants bucoliques Ils lui susurrent des airs tabous Les mêmes chants qu'à son côté il voudrait fredonner en frôlant ses cheveux Seul au bord du chemin il regarde les papillons qui jouent à des jeux érotiques Ils lui inspirent mille gestes légers et fous Les mêmes gestes que sur sa peau il voudrait reproduire pour attiser le feu Seul au milieu de son absence il invente comme un fou des sons poétiques Qui l'aident comme sirops de roudoudou À croire en sa présence pour suppléer ce manque d'elle atroce et monstrueux Seul dans son fauteuil il regarde le mur sans en voir les fleurs faméliques Elles se brouillent devant ses yeux de voyou Les mêmes yeux qui la déshabillent par ses regards pervers et odieux Seul dans sa chambre il écoute le silence lourd comme tonnes de barriques Il se désespère de la brisure qui viendrait d'un coup D'un coup de téléphone qui seul pourrait apaiser ses rêves insensés et langoureux « On ne trouve pas la solitude, on la fait » Marguerite Duras
Novembre : LA SOURCE
Tu es la source Ondoyante et douce Où viennent se noyer Mes pauvres doigts ivres de caresses Tu es la source D'infinies ressources Où viennent se fourvoyer Les chemins de mes mains pécheresses Tu es la source Intarissable aigre-douce Où viennent se révéler Les mots d'or que souvent je t'adresse Tu es la source Naissante entre les mousses Où viennent se désaltérer Mes lèvres assoiffées de tendresse Tu es la source Merveille qui éclabousse Où viennent s'étancher Mes envies de moments délicatesse. Tu es la source Faisant carousse Où viennent en choeur danser Mes sens coupables de faiblesse.
Décembre : VIVRE
Au bord de la rivière, je me suis promenée Au bord de la rivière les couleurs j'ai admirées La beauté du paysage égalait celle d’une œuvre d’art, Me laissant pensive et le goût de revenir à la case départ Je me délectais en contemplant ce spectacle, le silence m’inspirait De mon sac à dos je tirais le nécessaire, un plaid et m’installais Allongée, le nez sur un papier de fortune, je prenais la plume et griffonnais Vivre pour ces instants mêmes imparfaits Vivre pour ces moments pourtant trop courts Vivre pour ces minutes douces comme du lait Vivre pour ces heures simples comme bonjour Vivre pour ces secondes qui fuient comme ruisselets Vivre pour ces occasions qui enjolivent les jours Vivre pour ces temps que l'on voudrait douillets Vivre pour ces allers qu'on espérerait sans retour Vivre pour ces mots doux comme des caresses Vivre pour ces gestes tendres comme violettes Vivre pour ces doigts qui défont ton deux pièces Vivre pour ces mains qui sur ta peau volettent Vivre pour ces yeux qui sur ton corps paressent Vivre pour ces lèvres qui dans ton cou béquettent Vivre… Vivre pour partager ton avenir et rester dans tes souvenirs "Les déceptions ne tuent pas et les espérances font vivre" Georges Sand
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